COMMISSION NAUTIQUE
LOCALE du jeudi 5 septembre 2013
Remarques et avis de
l’Association des plaisanciers et pêcheurs du Belon (APUB) sur la notice
technique produite par le Syndicat Intercommunal du Port du Belon.
Jean-pierre Grataloup
Un grand merci aussi au président de l'APPM André Audren qui a su nous éduquer quant à la différence entre un DMPn et DMPa. En insistant sur l'impossibilité pour le syndicat de conclure à une extension des limites portuaires mais de travailler à une extension des limites de la concession.
Nous formulons des remarques de fond sur les premières pages
du mémoire et souhaitons faire part à la commission de nos interrogations sur
les modifications souhaitées.
En page 1, dans
la « situation géographique et économique » il est écrit : « les
activités économiques y sont toujours bien présentes… »
Certes il existe une activité économique autour du port du
Belon, cependant le syndicat ne présente lui, aucun caractère industriel ni
commercial.
Nous proposons de mesurer l’activité économique du syndicat
(ex SIVU) aux recettes qui composent son « budget ».
Ce dernier est de l’ordre de 80 à 90K€, environ 80K€ en
2012. Les recettes proviennent essentiellement des redevances des plaisanciers
et de celles des pêcheurs professionnels.
L’activité économique des ces derniers représente 18.400€ en
2011 et la prévision 2012 stabilise cette somme. Le reste des ressources :
64K€ en 2011 et 74K€ prévus en 2012 correspond essentiellement aux redevances des
plaisanciers. Produit libre de toute concurrence qui en aucune façon peut
correspondre à une activité économique.
Cependant, chaque année, depuis 1997, le syndicat verse au
trésor public des provisions pour amortissements et autres frais financiers qui
s’élèvent à environ 30K€. Il s’en suit que le résultat net de cette activité
économique est négatif et au mieux de -10K€, impossible de fonctionner sur
l’activité économique, nous constatons que ce sont bien les redevances des plaisanciers
qui financent les charges d’investissement et d’exploitation et rémunèrent les
élus qui dirigent le syndicat.
Enfin, en 2011, Monsieur Berthelot, adjoint aux finances de
la commune de Moëlan, nous a signalé que le règlement de factures en fin
d’année seraient reporté l’année suivante par manque de trésorerie.
Le SPIC géré par le syndicat n’est pas viable et ne l’a
jamais été. A cela rien d’étonnant, nos sites,
hormis les exploitations ostréicoles, ne recèlent aucune activité qui
puisse être qualifiée d’industrielle ou de commerciale.
La grande majorité des activités effectuées dans nos rias
sont liées, aux loisirs (pêche plaisance), au tourisme, aux sports nautiques et
à l’ostréiculture. Toutes ces activités et les AOT qui y sont accordées, sont
règlementées par un règlement de police administrative.
Comme il est écrit
dans la notice le port du Belon s’inscrit dans le domaine maritime naturel
(DPMn). La gestion d’un SPIC n’est pas compatible avec la gestion du DPMn
qui relève de la gestion d’un service public administratif (sans concurrence).
Nous nous sommes intéressés à la structure d’un SPIC.
-
La gestion en régie simple, que ce soit, un SPIC ou un
SPA le gestionnaire prend obligatoirement en charge l'ensemble de
l'investissement et de l’exploitation liés à l'exécution du service. Ce qui
n’est pas le cas.
-
Un conseil d’administration ou conseil d’exploitation
est obligatoire.
-
L’existence de statuts est obligatoire.
-
Un directeur des services publics portuaires
(ordonnateur légal des dépenses d’une régie SPIC) est obligatoire.
-
L’emploi d’agents sous statuts publics est irrégulier. le
personnel d’une régie SPIC relève du droit privé et non du droit public.
-
La validation des nouveaux règlements portuaires est du
ressort du conseil d’administration ou le conseil d’exploitation et non du par
le conseil municipal.
-
La déclaration fiscale au titre de l’impôt sur les
sociétés est obligatoire dans le cadre d’un SPIC.
-
Le paiement de la taxe d’apprentissage et la
contribution additionnelle et la participation de l’employeur à l’effort de
construction sont obligatoires pour un SPIC.
-
Enfin, les services comptables publics ne peuvent
intervenir dans le fonctionnement d’un SPIC. Cependant, les services comptables
de la municipalité de Moëlan sont impliqués et la régie de pont Aven vérifie
les comptes et recouvre les recettes.
Madame LA MINISTRE DU BUDGET, DES COMPTES PUBLICS ET DE LA
REFORME DE L’ETAT dans sa réponse à
la Cour des Comptes écrit : « Comme vous
le notez, les collectivités sont tenues d'établir des budgets annexes pour les
ports de plaisance qu'elles gèrent et de leur garantir leur autonomie
financière. Toutefois, dès lors que les délibérations de création de Service
Public à caractère Industriel et Commercial prises par les collectivités sont
exécutoires, elles s'imposent aux comptables publics, qui ne peuvent opérer un
contrôle de légalité de ces décisions. En revanche, des rappels réglementaires
leurs sont régulièrement transmis sur ce point par la Direction Générale des
Finances Publiques (DGFIP)… ».
Dans la réponse qu’il nous a donnée s'agissant plus
particulièrement de la gestion des ports, Monsieur Raymond Le Potier de la Cour
Régionale des Comptes de Bretagne nous écrit :
« J'observe que
la chambre a formulé dans son rapport d'observations définitives trois
recommandations dont l'une est libellée comme suit : « revoir la situation juridique et patrimoniale des ports communaux ».
Cette recommandation,
dont la mise en œuvre est de la seule responsabilité de la commune,
est de nature à répondre
aux diverses remarques formulées dans votre courrier.
En tout état de cause,
ce dernier est joint au dossier permanent de la commune. Il pourra être utile
pour le rapporteur en charge du prochain contrôle de cette commune, et à qui il
appartiendra de vérifier les suites données à la recommandation
susmentionnée. »
Le SPIC géré par le syndicat ne respecte en rien la
réglementation. C’est en réalité un SPA mal travesti. Et ce sont les livres I et II du CPM qui
doivent s’appliquer pour la gestion du DPMn. Et dans ce cas la loi est bien
faite, elle assure un bon fonctionnement démocratique et financier des ports.
Toutefois, sur le Belon, le fonctionnement en SPA est tout
autant irrégulier :
-
L’affectation légale du produit des droits de port
(budget annexe du budget général M14 d’une commune ou d’un syndicat
intercommunal) est régi par l’article R*211-11 du livre II du Code des Ports
Maritimes : « Le produit des redevances
d'équipement des ports de pêche et des ports de plaisance ne peut être utilisé
qu'à des dépenses effectuées respectivement dans l'intérêt de la pêche ou de la
plaisance et relatives à l'établissement, à l'amélioration ou au renouvellement
et à l'entretien de tous les équipements du port et à l'amélioration des
profondeurs de ses rades, passes, chenaux et bassins ».
Nous remarquons à ce sujet, que les transferts pour
provisions d’amortissements susdits, se montent, sur une durée de 20 ans à
600K€, ou sur 40 ans à : 1200K€. L’ampleur de ces sommes montrent que les
actifs qu’elles couvrent ne peuvent
correspondre à de l’équipement portuaire et ne doivent pas être à charge des
redevances des plaisanciers.
-
Le syndicat n’a pas de budget propre (M14), alors que
les communes qui l’ont créé doivent obligatoirement le financer comme le
prévoit l’article L5212-20 du CGCT.
Le budget d’une
concession portuaire du DPMn (redevances d’équipement) est un budget annexe
compte 515 (propre compte au trésor) du budget général M14 d’une commune ou
d’un syndicat intercommunal.
Ainsi les redevances des mouillages sont devenues des
recettes fiscales pour la commune et
l’intercommunalité qui ne financent pas les dépenses d’exploitation et
d’investissement qui sont pourtant à leurs charges.
-
La constitution du conseil portuaire n’est alors pas
conforme et va à l’encontre de la démocratie locale. Notons que son
représentant élu de Moëlan a exclu de ce conseil la seule association des représentants
des pêcheurs/plaisanciers (pourtant principale source de financement du
syndicat). Notons également que le CLUPP n’a pas été informé de ce projet, pas
plus qu’il a été réuni cette année.
-
Les redevances des plaisanciers sont soumises à la TVA,
alors que Dans un document publié par BERCY, concernant la TVA et dont le titre
est ‘’TVA et ports de plaisance’’, il apparait très clairement que la TVA n’est
pas obligatoire pour les usagers qui ne réalisent pas d’opérations
commerciales.
En conclusion il semble que ce syndicat ai été essentiellement
crée afin de dégager les communes constituantes de leurs responsabilités
financières. Leurs représentant nous ont maintes fois répété vouloir refuser
tout financement du port. Ce qui finalement est un mauvais calcul, tant pour la
démocratie locale que pour le fonctionnement de nos ports.
De ce fait, la commission comprendra toute l’attention que
nous portons à l’intégration de nouveaux biens immobiliers et fonciers à la
charge du syndicat.
Page 3
-
Il est fait référence à la loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité,
celle-ci ne permet pas : « la
création de ports communaux dont l’activité dominante est la plaisance ». En
effet, l’article 104 de cette loi ne prévoyait qu’une expérimentation afin de renforcer le rôle des régions dans le
développement des ports maritimes et que celle-ci serait close au 31 décembre 2006.
Cette loi (abrogée
depuis) ne fait pas état d’un transfert ou d’expérimentations accordé aux
communes pour les ports dont l’activité dominante est la plaisance.
-
Il est aussi
fait référence L’article L 5314-4 du code des transports, cet article
fait référence à des ports maritimes ayant été créés et aménagés
artificiellement et devenus domaine public maritime artificiel (DPMa). Comme il est fait mention dans la notice, la
ria du Bélon fait partie du domaine public maritime naturel (DPMn)
Page 4
-
prise en compte
dans les PLU :
La circulaire du 12 janvier 2012,
précise les liens avec les documents
d'urbanisme (SCOT et PLU). Le PLU doit être compatible avec le SCOT.
Cela relève de la gestion intégrée des zones côtières (GIZC)
devant être prise en compte dans un « Volet
mer », valant schéma de mise en valeur de la mer, au sein du SCOT de
la COCOPAQ. Ce dernier n’existant pas, nous pouvons douter de prise en compte
dans le PLU des communes.
-
Enquête dite Bouchardeau :
Une enquête publique n’est pas obligatoire car il n’y aura
pas de réalisation de travaux, donc nous sommes toujours sur le DPMn.
Toutefois, « l’intégration de certains équipements
…(restaurant, maison de Beg porz, toilettes publiques) » correspond à un
changement substantiel d'utilisation du DPMn. Dans ce cas la loi prévoit (article
L2124-1 du CGPPP : « … tout changement substantiel
d'utilisation de zones du domaine public maritime est préalablement soumis à
enquête publique suivant les modalités fixées aux articles L. 123-1 à L. 123-16
du code de l'environnement ».)
L’enquête serait donc
bien nécessaire.
Page 5 Anse de
Lanriot
Il est mentionné une « équité
de traitement entre tous les usagers »
Cette anse est à sec durant une bonne partie de la marée
basse, ce qui produit un préjudice pour les titulaires des mouillages. Quelles
mesures d’équité sont envisagées ?
Par ailleurs, l’accès à l’anse est gêné par le déplacement
et l’ajout de bouées K1, K2, qui risquent de provoquer des accidents lors des
manœuvres.
De plus, alors que l’on parle d’intégrer un restaurant ou
même des toilettes publiques, nous nous étonnons que la cale de Kermeur Bihan
qui borde l’entrée de l’anse ne soit pas citée dans l’état des lieux (page1) ni
dans la suite du document. Cette structure portuaire est très utile et de fait,
son accès pas voie terrestre, qui avait fait l’objet de promesses en leur
temps, devrait être aménagé, ne serais-ce que pour faciliter l’intervention des
secours en cas d’accident.
Page 7
Nous avons demandé à plusieurs reprises que les picots
dressés sur les tables soient enlevés pour la sécurité des baigneurs
Page 8 Bonnes initiatives.
Page 9
Nous faisons remarquer à la commission que la maison de Beg
Porz n’est donc pas à ce jour dans les limites portuaires, notre association (l’APUB)
loue ce local à la commune. Nous somme la seule association de Moëlan soumise à
un loyer au prétexte qu’il est sur le domaine portuaire ?
Le débarcadère ne peut servir qu’aux annexes et le bas de la
cale est obstrué par des blocs de pierres, ce qui fait qu’elle n’est accessible
par les canots pneumatiques du centre de la FFV qu’à mi marée.
Pour le reste, les embarcations du centre utilisent une
descente voisine qui a été bétonnée pour cet usage.
Page 10
Le syndicat étendra ses compétences sur le chenal. Est-ce
que cela va influer sur la libre circulation dans le Belon ?
Page 11
Si l’initiative concernant les 3 coffres est louable, avant
leur intégration, il serait opportun de réassurer leur stabilité par des
filières qui ont disparu au fil du temps. Les usagers de cette zone considèrent
que l’amarrage de leurs bateaux ne leur
permet pas d’être en sécurité du fait que les trois tonnes ne sont pas reliées
les unes aux autres. De ce fait, les tonnes en aciers viennent percuter les
coques des bateaux en fonction des vents et des courants.
Page 12
8 b : nous
ne comprenons pas pourquoi il est nécessaire d’intégrer ce restaurant et ses
viviers annexes, si ce n’est pour dégager la commune de Riec d’une difficulté
réglementaire. Et occasionner au syndicat des frais supplémentaires.
8 c : les
toilettes publiques, comme leur nom l’indique sont publiques. Pourquoi les
intégrer aux limites portuaires ? Comment pensez-vous les réserver aux
usagers du port ? Si ce n’est pas possible, qui assurera les frais
d’entretien et d’assainissement ? Existe-t-il un tout à l’égout ou une
fosse ?
De plus, Nous souhaitons que tous les travaux de sécurité,
de consolidation et d’assainissement soient effectués avant l’intégration.
Page 13 :
Nous partageons dans leur ensemble les conclusions de la
notice. Pas de constructions portuaires donc toujours dans le DMPn. Nos ports
représentent effectivement un atout attractif indéniable pour nos communes.
Aussi, nous ne comprenons pas leur volonté de les maintenir dans des structures
de gestion inadaptées, pour ne pas dire illégales, avec des budgets exsangues.
Il nous reste une dernière question : les usagers des
plans d’eau qui vont rentrer dans le Syndicat seront-ils soumis à payer une
taxe à l’état en plus de payer leur taxe de mouillage au Syndicat ? Sinon, est-ce que le syndicat sera redevable
à l’état d’une taxe en fonction de la superficie mise à sa disposition par
l’Etat comme cela se passe sur l’Aven dans la zone de Goulet Riec ?
Nous remercions les
membres de la commission de leur attention.
Vice président de l’APUB
Un grand merci aussi au président de l'APPM André Audren qui a su nous éduquer quant à la différence entre un DMPn et DMPa. En insistant sur l'impossibilité pour le syndicat de conclure à une extension des limites portuaires mais de travailler à une extension des limites de la concession.
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