La question du carénage sur le Bélon : quel dispositif choisir ?



La question du carénage sur le Bélon. Quel dispositif choisir ?


   Notre problématique englobe les pollutions que peuvent causer les milliers de plaisanciers et de professionnels qui naviguent sur nos rias. Toutefois en termes de pollutions, les carénages ne sont pas seuls en cause et les solutions pour aboutir sont complexes et évolutives.
Par ailleurs, d’autres catégories socioprofessionnelles polluent tout autant le Bélon et autres rias. Je ne souhaite pas intervenir à ce sujet car cela est en dehors de nos compétences et de notre responsabilité.

Je reviens sur le carénage pour rappeler trois points essentiels déjà mentionnés :

    1 – L’équipement devra accepter un grand nombre de bateaux. Environ 2500 bateaux sont au mouillage en saison entre l’AVEN et la Laïta. Les stations agrées en traitent environ 550. En enlevant du total ceux qui vont caréner à Lorient ou La Forêt, il en reste bien plus d’un millier qui nettoient leur carène où et comment ? Où vont les eaux sales ?

    2 - Le coût pour l’usager et la facilité d’accès doivent être incitatifs (rappel des seuls 30  passages en 2019 à Doëlan – sans même parler de la qualité de la prestation…).

    3 - L’installation doit s’adapter au site retenu (ici le port du Bélon). Elle ne doit pas notamment dégrader la qualité du site de façon visuelle ou sonore, ni gêner la circulation  sur les quais et être acceptée par les riverains

   Une première étude (ARTELIA) avait présenté une aire de 189M2 ne pouvant accueillir au maximum que 3 bateaux de moins de 8 m (il est indiqué une surface nécessaire de 60M2 par bateau). Ce qui à l’évidence est inadapté au besoin car rien que sur le Bélon on dénombre plus de 330 mouillages et plus de 70 bateaux mesurent plus de 8m. Noter à ce sujet que la législation impose que l’équipement puisse accueillir tous les navires du port.


De plus, l’accès se faisait par grutage, d’ou un coût conséquent pour l’usager. Donc tout sauf incitatif (rappel à Doëlan).

   En outre, le parking est constamment saturé. Il ne permet pas de dégager une surface satisfaisante afin de pouvoir éventuellement traiter au minimum une centaine de bateaux (ce nombre serait déjà un plus par rapport à la situation actuelle). Et le coût de l’opération grutage sera rédhibitoire pour nombre de plaisanciers.
Enfin nous devons aussi tenir compte de l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France, qui doit donner son accord du fait du classement du site. Un chantier sur le quai ne jouera certes pas en faveur d’une aire. Il a lui aussi une toute autre approche de la question.




Sur ces trois points la cale apporte une solution satisfaisante et il n’y a aucune raison de mettre en doute les performances annoncées par les industriels du secteur.

    Les remarques en sa défaveur relèvent pour la plupart d’a priori.

  • On sait comment se comporte une aire, moins une cale, d’où ces craintes. Pourtant le matériel de filtration est identique et plusieurs cales fonctionnent sur ce principe.
  • D’autres remarques défavorables ne sont dues qu’à la crainte des exploitants d’aires de carénages de voir s’installer une concurrence à moindre coût. C’est de bonne guerre commerciale, mais l’on n’est pas obligé d’y souscrire.
  • D’autant que leurs capacités d’accueils actuelles sont très loin de satisfaire le besoin.
  • Et lorsque le Bélon est cité, on pense nécessairement aux élevages d’huîtres, bien que les plus « gros » producteurs ne fassent que nettoyer leur production importée avec l’eau du Bélon. Et à les écouter leurs craintes ne viennent pas des bateaux, mais d’une pollution toute autre.


   Par contre effectivement le coût de la maintenance sera élevé car primordial dans l’efficacité de l’installation. Toutefois, lorsqu’on lésine sur la maintenance d’une aire nous avons vu que le résultat est désastreux, pour une aire comme pour une cale. Et une maintenance de qualité comme à Guidel nécessite un coût important,

   Puisque l’on parle d’estimations, à Guidel ils nous disent caréner 200 bateaux et ne pas faire de bénéfices sur ce service, comprendre que ce n’est pas le carénage qui fait vivre le port. A environ 100€ le passage cela rapporte 20K€, à 2 ou 3 milliers près c’est donc le coût de l’entretien de l’aire, sans compter la surveillance. On comprend alors pourquoi Clohar et Doëlan ne peuvent assurer une maintenance autant performante.

   Il faut se donner les moyens de réussir et sans doute un engagement collectif sera nécessaire. Mais si l’on ne parvient pas à convaincre les plaisanciers de la nécessité de caréner proprement, si on ne les incite pas à y venir par des moyens attractifs et faciles d’accès, alors ce sera un échec et de l’argent gaspillé.




   Nous cherchons seulement à minimiser tant que faire se peut l’impact des bateaux.

   La DDTM nous a stupidement interdit l’utilisation du « code de bonne conduite » qui amorçait une pratique vertueuse d’ans l’attente d’un équipement adapté au site et au besoin.
Une première étape pour que les plaisanciers s’approprient plus facilement une future cale de carénage.
Tout autre équipement sera inadapté aux besoins et voué à l’échec. Voilà pourquoi nous militons pour la cale de carénage.
Rappelons de plus que le coût de l’équipement, plus onéreux pour une aire, sera à ne pas douter, à la charge du budget du port, peut être pourrons nous espérer une subvention.

   Alors oui, dans l’absolu le Bélon est pollué et cela depuis des décennies et si l’on supprime tous les bateaux, hélas, il restera toujours autant pollué, cela ne changera pas grand-chose car l’essentiel de la pollution nouvelle vient d’ailleurs.

   Aujourd’hui nos décideurs suivent les mêmes idées reçues. Reçues par ignorance ; par les prestataires qui craignent pour leur busines ; par la Sellor qui souhaite reproduire ce qu’elle maitrise parfaitement, techniquement et commercialement, enfin par la DDTM qui ne cherche qu’à dégager sa responsabilité. Voici pourquoi, compte tenu des arguments précités, au détriment des aprioris, nous espérons que le Bons sens puisse l’emporter.

Nous souhaitons que cette décision, cruciale pour l’avenir du port du Bélon, puisse faire l’objet d’une concertation préalable.
Nous restons bien entendu à la disposition de tous ceux qui souhaitent apporter leur opinion.
 

Rapporteur : jp.grataloup



 

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