Pour une cale de carénage

  L'Association des Pêcheurs, plaisanciers et Usagers du Bélon (A.P.U.B.) vient d'adresser un courrier à la SELLOR, société gestionnaire des ports de plaisance et des équipements nautiques sur la communauté de Lorient.


    En effet, dans le but de dynamiser et améliorer l'attractivité de ses trois ports, la mairie de Moëlan sur mer a chargé la SELLOR d'effectuer une étude et de proposer des solutions.
Dans ce cadre, ce courrier fait une analyse comparative entre la solution aire de carénage et cale de carénage des bateaux. La conclusion est sans appel : tout plaide pour une cale de carénage.


Voici le courrier dans  dans son intégralité :

 

 

 

Monsieur le Directeur,

      Préalablement à la présentation de vos propositions pour dynamiser le port du Bélon, l'association des pêcheurs, plaisanciers et usagers du Bélon souhaite vous exprimer son avis sur l'indispensable moyen de carénage qui doit être réalisé dans ce port.

      L'aire ou la cale de carénage qui sera retenue devra bien sûr disposer des mêmes installations pour assurer avec la même sécurité le traitement des effluents de lavage. Elle permettra par ailleurs l'entretien courant des bateaux.

      En outre, l'une comme l'autre de ces installations devra être à la charge d'un personnel qualifié. Ce dernier préservera l'environnement en assurant la conduite et la maintenance de l'installation en conformité avec les règles fixées par le constructeur et par arrêté du préfet. Ce point est fondamental puisqu’il est identifié comme le point de faiblesse d’aires comme de cales en activité.

      En ce qui concerne l'aire de carénage, dont la construction est envisagée sur le plus grand parking du port, les conséquences seraient les suivantes :
- la capacité d'accueil de véhicules serait réduite sans pour autant offrir une surface suffisante (189 m2) pour des interventions simultanées sur plus de 3 bateaux de taille inférieure à 8m, alors que le port accueil jusqu’à 70 bateaux de taille supérieure à 8m. En outre, la fréquentation touristique du port serait inévitablement impactée car ce parking ne répond déjà pas aux besoins actuels en période estivale ;
- le coût financier serait conséquent pour les plaisanciers puisqu'un moyen de manutention serait rendu nécessaire pour acheminer le bateau depuis le niveau de la mer jusqu’à l’aire d’entretien. Sans nul doute que de nombreux plaisanciers ne pourront ou ne voudront pas accepter une telle dépense. Pour gagner le pari de protéger l’environnement cette station devra être attractive ;
- les nuisances seraient fortes, tant au niveau sonore que par les projections de particules générées par les moyens de nettoyage haute pression, sans omettre la pollution inhérente au moyen de manutention des bateaux. Ces nuisances seraient ressenties par les riverains situés à proximité immédiate de la zone de carénage et par toute personne empruntant la seule voie de circulation située immédiatement au-dessus de l'aire ;
- enfin, le paysage serait très affecté par le stationnement à la vue de tous de bateaux en entretien et d’infrastructures érigées pour abriter les installations de pompage et de filtration. Les exigences de l’architecte des Bâtiments de France seront sans nul doute importantes.

      A propos d'une cale de carénage, dont la réalisation est envisagée sur l'estran, en lieu et place du platin de carénage actuel, les conséquences seraient les suivantes :
- l'emplacement dédié n'aurait aucun impact sur le stationnement et la circulation des véhicules dans le port et il permettrait d’accueillir jusqu’à 6 bateaux à la fois au rythme de chaque marée. La cale peut accueillir des bateaux de 12m de long ;
- le coût financier serait faible pour les plaisanciers car le positionnement comme l'enlèvement du bateau à caréner se ferait grâce au cycle des marées. Ce faible coût permettrait de caréner le même bateau plusieurs fois dans la saison incitant ainsi à l’abandon des peintures antifouling ;
- les nuisances seraient réduites au seul bruit des nettoyeurs haute pression, ce qui était déjà le cas auparavant et ne gênait personne ;
- le paysage ne serait pas affecté, le stationnement des bateaux en entretien se faisant au niveau de la mer, les installations pour l’acheminement et le traitement des effluents de carénage pouvant être regroupées dans une infrastructure déjà existante sur le quai ;
- le coût de réalisation serait plus faible en terme de gros œuvre puisque qu'une surface cimentée disposant de la pente nécessaire à l’écoulement des effluents de lavage est déjà utilisée à cette fin depuis des années, sans avoir jusque-là porté préjudice, ni aux professionnels du Bélon, ni aux riverains ;

      En conclusion, l'analyse des deux moyens envisagés pour effectuer les opérations de carénage montre clairement que c’est une cale de carénage qui doit être retenue pour répondre aux besoins de plus de 2000 bateaux répartis entre la Laïta et l’Aven, dont environ 700 dans les 3 ports de Moëlan sur Mer et 850 sur l’Aven.
Ce type d’installation existe depuis des années dans des grands ports de plaisance, dont le port du Moulin Blanc à Brest (2300 bateaux) et donne toute satisfaction si, à l’instar d’une aire de carénage, il est géré par un personnel qualifié.
Dans la configuration du port du Bélon la contrainte de l’exiguïté du site doit aussi être prise en compte.
Enfin, nous pensons que ce choix, moins contraint par les exigences de l'architecte des Bâtiments de France, pourrait voir au plus tôt sa réalisation menée à bien tout en conservant l’attrait touristique du port du Bélon.
A cette fin, nous vous demandons de bien vouloir prendre en considération notre analyse pour inclure dans vos conclusions ce choix qui participera grandement à la dynamisation du port du Bélon.

Nous restons à votre disposition pour toute information complémentaire et nous vous prions, Monsieur le Directeur, de croire en l'expression de nos salutations distinguées.





 




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